A l'occasion du 200ème anniversaire de la débâcle du Giétro, les Archives de l'Etat du Valais et le Musée de Bagnes ont décidé d'unir leurs ressources pour mettre en lumière cette catastrophe qui coûta la vie à 36 personnes.

Deux livres ont paru chez Faim de siècle. Le premier, Giétro 1818. La véritable histoire a été publié en 2018. Christine Payot et Arnaud Meilland (Bureau Clio Sàrl) centrent leur propos sur le comportement des hommes face à cette menace et face aux destructions qui s'ensuivent. Le second tome Giétro 1818. Une histoire vraie est paru en 2019. Le travail a été dirigé par Mélanie Hugon-Duc et il traite de l'impact de la catastrophe et de la manière dont elle s'est transmise.

Nous tirons profit des nouvelles technologies pour vous proposer une approche interactive du premier volume.

Par où commencer?

Si vous ne connaissez pas les circonstances de la débâcle du Giétro, une frise chronologique vous est proposée sur cette page.

Les fonctions de recherche et de recherche avancée vous permettent de chercher des noms de personnes ou de lieux qui ont, d'une manière ou d'une autre, été touchés par la débâcle. La base de données a été constituée par les informations rassemblées dans le livre. Si vous ne savez pas que chercher, l'onglet "Index" vous propose de visionner la liste de toutes les personnes, de tous les lieux et de tous les documents que nous avons recensé.

Le livre a été repris dans sa quasi intégralité. Si vous voulez suivre le sens de lecture original, les pages de l'onglet "Thèmes" sont listées dans l'ordre.

Chronologie des évenements

  1. Le cours de la Dranse est bouché

    Mai 1818

    Le 3 mai 1818: Sur ordre des communes de Martigny, Sembrancher et Bagnes, Jean Georges Troillet, de Lourtier, monte examiner le lac.
    Le 8 mai 1818: Bagnes informe Sembrancher que la situation au Giétro est préoccupantee: le niveau du lac s'est élevé.
    Le 9 mai 1818: Mandaté par le Conseil d'Etat, l'ingénieur cantonal, Venetz , est en route pour Bagnes.
    Le 10 mai 1818: Venetz est au glacier, il décide de faire percer une galerie.
    Le 12 mai 1818: Afin de prévenir le danger, le Conseil d'Etat demande l'établissement de signaux de feu qui correspondent entre eux. Il avertit également le Conseil d'Etat du canton de Vaud de la formation d'un lac dans la vallée de Bagnes.
    Le 14 mai 1818: Création de la Commission du Giétro, chargée en premier lieu de faire établir des signaux.
    Le 17 mai 1818: Pendant la nuit, quatre avalanches descendent sans toucher le chantier.
    Le 23 mai 1818: La Commission du Giétro organise l'essai des alarmes.
    Le 29 mai 1818: Fausse alerte. Le signal de Sembrancher est allumé, l'alarme est transmise à Martigny et les habitants se sauvent. Par mesure de sécurité, on ordonne l'enlèvement des ponts sur la Dranse, ainsi que des dépôts de bois.

  2. Les travaux continuent

    Juin 1818

    Le 4 juin 1818: La galerie est percée.
    Le 5 juin 1818: La Commission du Giétro met aux enchère les travaux d'abaissement des galeries.
    Le 9 juin 1818: Le Conseil d'Etat rappelle Venetz à Sion. Celui-ci refuse de quitter Bagnes car sa présence ou celle d'une personne qualifiée est nécessaire. Il restera tant que le Conseil d'Etat ne lui aura pas trouvé un remplaçant.
    Le 11 juin 1818: Une deuxième rupture du glacier, plus importante que celle du 27 mai, a lieu. Des fentes apparaissent dans le glacier. Les eaux de la Dranse sont plus grosses. Selon la commission, une catastrophe est à envisager. Le Conseil d'Etat accepte que Venetz reste sur place.
    Le 13 juin 1818: La galerie commence à évacuer les eaux du lac, l'eau de la Dranse arrive au Châble. Des blocs de glace viennent obstruer la galerie, mais grâce à l'intervention de Jacob Aberlin , les eaux peuvent s'écouler à nouveau.
    Le 14 juin 1818: Le factionnaire placé sur le pont de Mauvoisin, terrorisé par le fracas de l'écoulement des eaux, donne le signal d'alarme qui est transmis immédiatement jusqu'au château de Martigny.
    Le 15 juin 1818: Le Conseil d'Etat demande de rétablir les bûchers des signaux tant que le danger n'est pas complètement écarté. Il demande également que le pont de la Bâtiaz ne soit enlevé que dans la dernière nécessité.

  3. La barre de glace cède

    16 juin 1818

    16h30: La barre de glace cède.
    17h10: La débâcle est au Châble. Selon Louis de Preux, membre de la commission, ce laps de temps trop court n'a pas permis d'actionner les signaux.
    17h45: Le signal est donné à Chemin: un coup de fusil est tiré et le feu est allumé. A Martigny, Morand fait sonner la cloche de l'église paroissiale.
    18 heures: La débâcle est à Martigny.
    18h30: "Le grand courant des eaux" cesse à Martigny.
    19h00: La crue est constatée à Saint-Maurice.
    19h45: Morand avertit le grand bailli par lettre que la débâcle a eu lieu.

  4. Premières réactions après la catastrophe

    Fin juin 1818

    Le 17 juin 1818: Une commission envoyée par le gouvernement valaisan arrive à Martigny. Elle évalue la situation et prend les premières mesures quant aux secours à mettre en place: déblaiement, cours de la Dranse, rétablissement des voies de communication. Une des premières urgences concerne le rétablissement du pont de la Bâtiaz.
    Le 18 juin 1818: Le docteur Bonaventure Bonvin et le major Charles d'Odet commencent la levée des corps des victimes. Elle dure jusqu'au 22 juin.
    Le 20 juin 1818: Le Conseil d'Etat nomme les majors Charles d'Odet et Adrien Zimmermann comme commissaires du gouvernement. Ils doivent gérer les secours dans la zone sinistrée. Le premier est envoyé en Entremont, alors que le second s'occupe de Martigny. Les deux transmettent régulièrement des rapports de situation au grand bailli. Par la suite, ils seront relayés par d'autres commissaires qui effectueront le même travail.
    Le 22 juin 1818: Une manoeuvre générale a lieu dans la commune de Bagnes. Tous les hommes aptes au travail sont envoyés dans la vallée pour rétablir les voies de communication. Au soir du 23, un chemin provisoire est en place du Châble à Plan Durand.
    Le 25 juin 1818: La Dranse, qui est sortie de son lit habituel depuis la débâcle, continue de faire des dégâts à Martigny. Ce sera encore le cas à plusieurs reprises début juillet.
    Le 26 juin 1818: Le canton de Vaud lève une collecte sur l'ensemble de son territoire. C'est le canton suisse le plus prompt à venir en aide aux sinistrés.
    Le 27 juin 1818: Des denrées de première nécessité ont déjà été envoyée.

  5. Les secours s'organisent

    Juillet 1818

    Le 5 juillet 1818: Le chaos règne dans les corvées exigées par le gouvernement valaisan. La main-d'oeuvre venue prêter main-forte aux sinistrés et formée de contingents provenant des dizains de Monthey, Saint-Maurice, Martigny, Entremont, Conthey et Hérens, s'avère difficile à organiser et à gérer. Ces réquisitions d'hommes et de chars s'arrêtent vers la mi-juillet.
    Le 6 juillet 1818: Ouverture de la diète fédérale à Berne. L'avoyer du canton directeur brosse un "tableau touchant" des malheurs de la vallée de Bagnes et de Martigny. La députation valaisanne travaille les jours suivants à sensibiliser les députés des autres cantons suisses pour obtenir des soutiens financiers. Des collectes seront progressivement mises en place dans l'ensemble des cantons, sauf à Saint-Gall.
    Le 24 juillet 1818: Le Conseil d'Etat fixe par un arrêté les modalités de reconstruction de la route entre Bovernier et Sembrancher.
    Le 27 juillet 1818: Une visite de la barre de glace au Giétro a lieu. L'ingénieur cantonal Venetz et le conseiller d'Etat zurichois Escher de la Linth présentent la situation préoccupante aux autorités communales et désénales. Le risque de voir se reproduire une nouvelle débâcle l'année suivante est très élevé. Des travaux préventifs sont organisés dès la fin de l'été et permettront d'éviter de nouvelles catastrophes les années suivantes.

  6. Le comité de bienfaisance commence son travail

    Août 1818

    Le 1er août 1818: Echec de la vente aux enchères des bois qui ont été déposés par la débâcle à Martigny. Les Martignerains, qui souhaitent garder les bois pour eux, effraient les acheteurs potentiels qui n'osent pas miser.
    Le 5 août 1818: Première séance du Comité de bienfaisance mis en place par le gouvernement valaisan. Sa mission est de distribuer équitablement aux sinistrés l'argent des donateurs et des collectes. Le comité oeuvrera près de deux ans.

  7. Les dons sont distribués

    Fin de l'année 1818

    Le 9 septembre 1818: Le Comité de bienfaisance se réunit en présence des autorités des communes de l'Entremont et de Martigny. Suite à un arrêté gouvernemental, il est chargé de régler le problème des bois venus s'échouer à Martigny, qui envenime les relations entre Entremontants et Martignerains depuis près de deux mois. Lors de cette séance, le comité trouve une solution qui satisfait le deux parties.
    Fin septembre 1818: Le Comité de bienfaisance fait ses premières répartitions d'argent. Ce sont les familles les plus démunies qui reçoivent en priorité de l'argent. Il était temps, car certains villages comme Lourtier et Champsec, commencent à "pousser les haut cris pressé par la faim". Des soupes économiques sont également organisées.
    Le 10 octobre 1818: Le commissaire du gouvernement, Isaac de Rivaz rend un rapport final et détaillé concernant les opérations essentielles qu'il reste à mener dans les dizains de Martigny et Entremont, principalement pour les voies de communication.
    Le 26 octobre 1818: Le prévôt du Grand-Saint-Bernard transmet au grand bailli une liste des enfants à placer chez des âmes charitables des autres dizains, en raison de la pauvreté de leurs familles qui n'arrivent plus à subvenir à leurs besoins. Plus d'une centaine d'enfants sont concernés.
    Le 11 novembre 1818: L'Etat du Valais informe les généreux donateurs de son souhait de consacrer un quart de l'argent des dons et des collectes à des travaux préventifs au Giétro. Les retours sont positifs, ce qui permet au gouvernement de mettre en place cette mesure.
    Le 28 novembre 1818: Le grand bailli rédige un rapport sur la débâcle et les activités du gouvernement depuis le 16 juin. Il s'agit d'une présentation destinée aux députés de la Diète valaisanne.

  8. Fin des travaux

    1819-1825

    Le 29 janvier 1819: Le prévôt écrit au grand bailli pour lui faire part des difficultés que rencontre le Comité de bienfaisance à accomplir sa mission. Chargé des calculs de répartition, François Delacoste décrit l'état des déclarations des dégâts faites par les sinistrés comme "une chaos d'où nous tirerons jamais rien de certain". Une grande partie des distributions d'argent a pourtant lieu entre le mois de janvier et le mois de juin.
    Le 26 janvier 1820: François Delacoste, membre du Comité de bienfaisance, a fini les calculs de répartition de l'argent des dons et des collectes. Les dernières distributions ont lieu.
    Le 13 mars 1820: Annoncée depuis le mois de janvier, la somme provenant de la dernière collecte d'un canton suisse parvient au Comité de bienfaisance. Il s'agit de celle du Tessin.
    Le 11 juin 1820: Le compte rendu final du Comité de bienfaisance est transmis au grand bailli. Il est finalisé en juillet, imprimé, puis distribué aux donateurs les mois suivants.
    Le 14 juin 1820: Jean Pierre Perraudin de Lourtier est convoqué par le gouvernement valaisan pour répondre à différentes questions relatives à la barre de glace de Plan Durand (Giétro). Le programme des questions lui ayant été fourni à l'avance, il s'est rendu à proximité du glacier, afin d'examiner les circonstances locales. Les résultats obtenus sont utilisés par la commission d'experts (Trechsel, de Charpentier, Escher) nommée par le gouvernement pour analyser la situation au Giétro et étudier les mesures à prendre contre les effets du glacier.
    Le 5 août 1825: Une nouvelle débâcle survient dans la nuit du 5 au 6 août. Elle emporte cinq ponts sur la Dranse et menace trois maisons à Lourtier.